Le Botox pour atténuer le grincement des dents
Si le nom Botox® est aujourd’hui couramment utilisé dans le langage courant, c’est parce qu’il s’est imposé comme le traitement phare en médecine esthétique pour atténuer les rides d’expression.
Mais le Neuromodulateur ne se limite pas à cet usage. Elle est également utilisée dans des domaines médicaux variés : traitement du torticolis, de l’incontinence urinaire, de l’hyperhidrose (transpiration excessive), du strabisme, ou encore du bruxisme, c’est-à-dire le grincement involontaire des dents.
Voyons de plus près comment cette toxine peut aider à soulager le bruxisme.
Qu’est-ce que le bruxisme et d’où vient-il ?
Le mot bruxisme vient du grec et signifie littéralement « grincement des dents ».
Il s’agit d’une parafonction de l’appareil manducateur, c’est-à-dire une activité sans but fonctionnel, à la différence d’une dysfonction qui serait une fonction utile, mais altérée.
L’appareil manducateur englobe les structures impliquées dans la mastication : la mâchoire, les dents, la langue, le palais...
Le bruxisme se manifeste par des contractions involontaires des mâchoires, souvent la nuit, accompagnées de grincements de dents.
Les causes exactes du bruxisme restent sujettes à débat. Elles peuvent inclure :
- Une mauvaise position de la mâchoire au repos,
- Des facteurs psychosomatiques,
- Des problèmes dentaires (malocclusion, dents de sagesse...),
- Des inflammations musculaires, notamment du masséter.
- Souvent, la personne concernée ne s’en rend pas compte. C’est parfois le dentiste qui suspecte le trouble en observant une usure anormale des dents.
Les conséquences possibles du bruxisme
Le bruxisme peut provoquer de nombreuses complications :
- Fatigue liée à un sommeil perturbé,
- Usure prématurée de l’émail dentaire,
- Douleurs à la mastication,
- Troubles de l’articulation temporo-mandibulaire (ATM),
- Tensions cervicales,
- Déchaussement dentaire.
Les troubles de l’ATM peuvent évoluer de manière chronique, avec :
- Craquements lors des mouvements de la mâchoire
- Limitation de l’ouverture buccale
- Transformation de la forme du bas du visage
- Acouphènes ou troubles de l’audition
Comment le Botox agit-il sur le bruxisme ?
Le Botox® agit comme un relaxant musculaire en bloquant la transmission des signaux nerveux aux muscles.
Concrètement, le neuromodulateur empêche la libération de l’acétylcholine, le messager chimique qui permet aux muscles de se contracter. Résultat : les muscles ciblés cessent de se contracter, ce qui entraîne un relâchement. Cet effet est réversible et dure généralement 4 à 6 mois.
Dans le cas du bruxisme, on cible les muscles responsables des mouvements de la mâchoire, notamment le masséter. En les détendant, on diminue significativement, voire complètement, les grincements de dents.
Quand envisager des injections de Botox pour le bruxisme ?
Les injections de neuromodulateur dans les muscles masséters peuvent être indiquées pour :
Réduire les contractions responsables du bruxisme, parfois en remplacement d’une gouttière occlusale,
Affiner une mâchoire élargie par une hypertrophie musculaire,
Soulager les douleurs de l’ATM dues à une tension musculaire excessive.
Ce traitement est en général très bien toléré, mais il est contre-indiqué chez les personnes allergiques au blanc d’œuf ou souffrant de maladies neuromusculaires comme la myasthénie.
Déroulement d’une séance de Botox contre le bruxisme
Une séance dure environ 20 minutes. Le docteur Benguira sélectionne les points d’injection sur le muscle masséter et détermine la dose adaptée.
À l’aide d’aiguilles très fines, le Botox est injecté directement dans le muscle au niveau de la joue.
Résultats attendus après une injection de Botox
Les premiers effets apparaissent entre 5 et 10 jours après l’injection.
Le soulagement du bruxisme est généralement optimal autour du 15ᵉ jour.
Dans les cas où l’on cherche également à affiner une mâchoire élargie, les résultats visibles commencent vers J21 à J30, avec un affinement progressif du muscle dans les semaines suivantes.
Comme l’effet du Botox s’estompe au bout de 5 à 6 mois, des injections biannuelles sont généralement recommandées pour maintenir les résultats.